Toros en Mimizan

Des toros et des chiens

Témoignages compilés par Placido Gonzalez Hermoso dans son essai « El perro en los toros »

Une coutume, maintenant en désuétude, très habituelle dans les corridas de toros jusqu’au dernier tiers du XIXème siècle, était d’utiliser des chiens d’attaque pour soumettre et épuiser les toros.
Conséquence logique de la coutume de vénerie ou plus exactement comme dit Alvarez de Miranda dans « Rites et jeux du toros » c’était « une pratique cynégétique remontant à la plus haute antiquité. »
Par quelques voyageurs étrangers du XVIIIème siècle, toujours prêts à s’étonner de nos étonnantes et étranges coutumes, nous connaissons en détail comment se réalisaient ces spectacles avec des chiens. Ainsi, un voyageur français, Carel de Sainte Gade nous détaille l’efficacité de quelques mâtins dans la plaza de Madrid qui lui parut « le meilleur de la fiesta » (Il devait être breton ou normand, car s’il avait été un français du sud, il aurait déjà vu quelques spectacles taurins.)
« Quand les toros les plus vigoureux ont fatigué tout le monde, le Roi ordonne qu’on amène 6 grands mâtins que la ville élève et dresse spécialement à cet effet. Quand ils sont relâchés, ils se jettent sur le toro, s’accrochent à ses oreilles ou le saisissent à la gorge. Ceci est pour ma part le meilleur de le Fête car le toro fait mille efforts pour les écarter, les faisant sauter dans les airs. »
La férocité de certains « perros de diente », indépendamment de leur taille, était telle qu’ils pouvaient se comparer en bravoure au toro comme le relate ce témoignage lors d’une fête de San Fermin en 1628 : « Ils sortirent un autre toro et lui jetèrent 4 lévriers tout petits ; ils chargèrent avec bravoure, mais celle du toro était telle que, un nombre infini de fois, il les fit tous sauter, les traitant si mal que je les crus morts ; mais ils eurent un tel acharnement qu’ils épuisèrent le féroce animal : à quoi peuvent parvenir des chiens en s’obstinant !...
Juan Moraleda y Esteban , dans son livre « Fiestas de toros en Toledo » raconte une fête en 1662 : « Le 25 septembre 1662, on courut 2 toros le matin et 6 l’après-midi sur la Plaza Mayor. Cette corrida était organisée par la Confrérie du Saint Sacrement de la paroisse Mozarabe de San Lucas et il y eut des « chiens dogues » et différentes suertes à cheval ou à pied . La bravoure des toros fut telle qu’ils parvinrent à terrifier les toreros prévus pour cette fête »
Cossio transcrit dans « Les toros » un article du 12 avril 1853 dans lequel on constate qu’à cette date on utilisait des chiens dans les courses de toros, ce qu’il qualifie de brutal : « Si brutale est cette habitude des chiens, tant répugnante et barbare que personne ne peut sûrement la voir avec plaisir. Si il y a une épée tellement maladroite qu’elle ne peut tuer un toro, ça ne doit pas être l’animal qu’on punit ; ouvrez-lui les portes du corral et là, tuez-le comme vous voulez mais on ne donne pas un spectacle aussi horrible en public »

source: Taurologia
traduit par tem