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Rss La madre de Bienvenida

La madre des Bienvenida.
L’EXEMPLE DE DOÑA CARMEN
Ecrit par Conchita Cintron dans son livre « Por qué vuelven los toreros » 1973



La famille Bienvenida était composée par Don Manuel Majias, matador de toros, doña Carmen son épouse et leurs sept enfants. Parmi eux, il y avait une fille ; les autres étaient des mâles et…toreros.


La famille Bienvenida:El Papa Negro avec sa femme et ses fils.



La maison où ils habitaient rue General Mola , en plein centre de Madrid avait un patio où l’on apercevait entre les ombres des arbres un carreton muni de cornes.Près du carreton, fleurissaient capotes et muletas. Sortant du patio se trouvait une salle avec une table ronde et plusieurs chaises ; il y en avait une qui se distinguait des autres :celle de don Manuel. Là, il parlait de toros, entouré de sa femme et de ses fils. Doña Carmen, à la chevelure blanche, belle silencieuse et sereine, comme ses fils, écoutait. J’ai assisté plus d’une fois à ces tertulias et je pus apprécier la saveur extraordinaire avec laquelle l’ancien torero parlait, donnant à ses récits une telle personnalité et une telle grâce que ses fils, déjà grands et pères de famille, continuaient à lui rendre visite tous les jours avec la tendresse et l’intérêt de petits enfants. C’était donc une maison qui exhalait la tradition taurine depuis l’entrée, décorée de têtes de toros, tableaux de Roberto Domingo et sculptures de Benlliure, jusqu’à sa chapelle où l’on pouvait voir le Christ du Grand Pouvoir, la chambre où on rangeait les habits de lumières des six frères et le patio ombragé.


Angel Luis Bienvenida dans le patio de leur maison 1935



Un jour, don Manuel mourut laissant vacant son fauteuil à haut dossier et silencieuses les images de ses souvenirs. Peu de temps après, son fils Antonio toréait à Madrid. C’était la première fois qu’il le faisait dans cette plaza sans la présence de son père. Nous nous rencontrâmes et il me relata l’émouvante scène suivante.
« Tu sais ce que ça signifiait pour moi de toréer sans avoir mon père dans le callejon. Alors, imagine ce que fut mon retour à la rue General Mola, sachant que je ne le trouverais pas comme je le retrouvais depuis enfant, assis dans son fauteuil attendant que je lui raconte mes impressions, toro après toro. Tout le long du chemin je dus surmonter ma tristesse et mon égarement. J’entrais et je refis mécaniquement les actions de toujours après les corridas… d’abord j’embrassai ma mère, puis je priai dans la chapelle, après je quittai mon costume et pris un bain. Après… après j’hésitai. Mais, par habitude je pus, pas à pas cheminer lentement dans le couloir jusqu’à la salle où j’aurais dû le retrouver m’attendant. J’allais, angoissé…l’idée de son fauteuil vide m’accablait. Mais j’avançais. Et quand j’arrivai au seuil de la porte, imagine ma panique… ! Le fauteuil n’était pas vide ! A la place de mon père, ma mère était assise.


Antonio Bienvenida



- Approche-toi, fils, me dit-elle reprenant les paroles exactes de mon père. Et raconte-moi comment s’est déroulée ton après-midi…
Mes larmes coulèrent. Tu sais que ma mère ne parlais jamais de toros. Je ne savais pas comment commencer. Je titubai … et m’assis près d’elle.
- Le premier à bien chargé dans la muleta, commençai-je.
- Non, fils, non… raconte-moi tout depuis le début.
Et, ce jour-là, Antonio Bienvenida parla de toros, pour la première fois de sa vie, avec sa mère.


Antonio Bienvenida "toeéant" dans le Colisée romain.
Il meurt en 1975 lors d'un tendadero. La vache nommée "Conocida" était la fille du toro "Conocido"que le même Antonio Bienvenida avait grâcié à Ségovie en 1968.



Publié par Gloria Sanchez Grande dans Contraquerencia
Traduit par Tem40
 
 
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Ecrit par: tem40, Le: 14/12/12


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