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Rss Hemingway, l'Espagne et les toros;

Hemingway, l’Espagne et les toros : 60 ans après.



Le Nobel nord-américain, un des représentants de « la génération perdue », qui universalisa les fêtes de San Fermin, a dit adieu, en 1960, au pays qu’il aimait tant.

1923 : La première guerre mondiale est terminée. Le jeune Hemingway y avait participé comme ambulancier, et le voici qui débarque dans ce pays qu’il aimera tant . Cette découverte se fit en pleines Fêtes de San Fermin. Ce fut une révélation sans oublier en 1925 la rencontre et l’amitié avec Cayetano Ordoñez « Niño de la Palma » qui servit de modèle pour « Mort dans l’après-midi » sous le nom de Pedro Romero. Et depuis ce moment là, Don Ernesto, comme l’appelaient les pamplonicas, n’oublia plus jamais l’Espagne et les espagnols.

Le déclenchement de la guerre civile marque son retour comme correspondant de guerre engagé dans la cause perdue de la deuxième République. On peut revivre les expériences de cette terrible époque dans le magnifique « Pour qui sonne le glas.»


Trente ans passèrent avant que Don Ernestro ne redécouvre Pamplona et les Fêtes de San Fermin en 1953.



Antonio Ordoñez qui venait de passer l’alternative deux ans plus tôt, organisa un rendez-vous qui aboutit à un dîner dans le célèbre restaurant Las Pocholas. On imagine que le souvenir du « Niño de la Palma », père du jeune et génial Antonio, présidait cette rencontre qui fut le début d’une amitié filiale que seule une cartouche de 12 interrompit plusieurs années plus tard. Dès lors, l’écrivain qu’ Ordoñez appelait « Papa Ernesto » suivit le torero de plaza en plaza.




1959 : L’été dangereux.
Hemingway, auréolé de son prix Nobel gagné en 1954, s’engagea avec la revue Life à assurer un reportage sur l’affrontement dans les ruedos de Luis Miguel Dominguin et Antonio Ordoñez. Ce reportage contribua à la mythification de cette opposition qui dans tous les cas fut violente entre les deux diestros qui étaient devenus beaux frères, Antonio ayant épousé Carmen la sœur de Luis Miguel.




Ce fut un affrontement réel, quoique certains y virent un simple événement publicitaire. Mais ça ne fut pas le cas : la preuve en est, chacun des deux toreros fut blessé gravement trois fois cet été là.
Toutefois, les anecdotes ne manquèrent pas durant ce périple. Ainsi, dans l’entourage d’Hemingway se trouvait un joueur de baseball nommé Hotchner qu’Ordoñez était parvenu à habiller en torero pour faire le paseillo à Ciudad Real. Le batteur yankee n’osa pas sortir du callejon bien que Juan de la Palma, banderillero et frère d’Ordoñez, lui ait offert une paire de banderilles ce qui manqua le faire s’évanouir.
Un jour, après avoir toréé, ils se préparaient à dîner. Louis Miguel, qui était déjà arrivé, faisait part aux personnes présentes de ses doutes de pouvoir se rendre à Bilbao en raison d’une blessure. En voyant entrer son beau frère, -qui l’avait entendu- il cria qu’il serait au Bocho. ( surnom amical de Bilbao)
C’est ce jour là qu’il reçut une grave cornada dans le ventre en amenant le toro à la pique.



Après cet « été dangereux » mais passionnant, le vieil écrivain marqué par l’alcool et les délires, avait déjà dépassé un point de non-retour. Il revint rapidement en Espagne en 1960. L’année suivante, à la veille de ses 62 ans, il se tira une balle dans la tête avec un fusil de chasse dans sa maison de l’Idaho.

D’après la chronique de Alvaro R. del Moral parue dans El Correo de Andalucia


"Géneration perdue" : terme inventé par Gertrude Stein. Ernest Hemingway est le représentant le plus typique de ce qu'on a appelé la « génération perdue ». On désigne par ce terme, aux États-Unis, la génération jetée dans la Première Guerre mondiale, sacrifiée en quelque sorte aussi bien moralement que physiquement, car les survivants en étaient souvent revenus terriblement désabusés. Ce terme désignera le groupe d’artistes et d’intellectuels américains installés à Paris entre les deux guerres.)
 
 
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Ecrit par: tem40, Le: 15/07/20


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