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Rss 1918...2020 : d'une pandémie à l'autre !

1918…2020 : d'une pandémie à l'autre !

Les 100 dernières années, des événements dramatiques ont bouleversé la vie des européens entrainant des répercussions catastrophiques sur le plan humain, sociologique et économique dans tous les secteurs. La tauromachie et l’élevage des toros bravos n’y échappèrent pas lors de trois de ces événements.

1918 : Une pandémie des plus sévères déferla sur le monde. Elle dura 2 ans en 3 vagues. La seconde fut la plus meurtrière, la population ayant abandonné toutes restrictions après le premier confinement. Le premier cas serait apparu aux Etats-Unis aux environs de Boston. La pandémie prit le nom de GRIPPE ESPAGNOLE car l’Espagne, le seul pays de l’Europe occidentale à ne pas être impliqué dans la 1ère guerre mondiale, fut le premier pays à publier des informations sur l’épidémie.
En France, les médias déclarèrent qu’il ne s’agissait que d’une grippe saisonnière.
Comment aurait-on pu dévoiler le danger de la pandémie au moment de l’intervention des troupes américaines qui apportaient l’espérance de la victoire !

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Avec leurs uniformes de drap olive, leurs feutres à larges bords, leurs ceintures à poches multiples, cette allure de jeunes cow-boys de l’Ouest américain, ils apportaient une note de pittoresque inédit dans nos décors de guerre » Journal « L’Illustration »

Les premières troupes américaines débarquèrent en juin 1917 avec à leur tête le Général Pershing. Ils ne rejoignirent nos « poilus » dans les tranchées qu’au printemps 1918 après quelques mois de formation à cette forme de guerre qui leur était inconnue.




Pendant ce temps, en Espagne, les corridas continuèrent. La temporada ne fut finalement interrompue qu’au mois d’octobre ce qui priva Zaragoza de sa feria annuelle del Pilar.






La pandémie se termina en 1920 quand la société réussit à développer une « immunité collective ».
On entend souvent dire que les « années folles » ont été un exutoire après la terrible guerre de 1914-1918, c’est certainement le cas mais il est à parier que la fin de l’épidémie de la grippe espagnole participa à l’exultation, la libération des mœurs, l’euphorie libératrice qui caractérisa la « Belle Epoque ».

1936-1939 : La Guerre Civile Espagnole.

Guerre fratricide, longue et meurtrière qui fit plus d’un million de victimes.
Cette guerre fit aussi des ravages dans les élevages de toros bravos. En effet, le cheptel des toros de lidia disposait d’énormes étendues de pâturages et beaucoup considéraient que cet élevage ne présentait aucune utilité alimentaire à une époque de grave pénurie de viande. A cela s’ajoutait la haine vouée aux grands propriétaires, les vengeances et l’anarchie . Dès le début de la guerre, dans les régions soumises à la « terreur rouge », les greniers et entrepôts des grandes propriétés furent vidés et réquisitionnés. Ces « fils de la misère andalouse »qui avaient trimé sur ces terres et n’avaient connu que peine et famine, mangèrent à leur faim. Mais bientôt, ils s’attaquèrent au bien le plus précieux des grands propriétaires, héritage de 3 siècles de sélection : leurs toros bravos …. Ils goûtèrent à ce mets de choix, inconnu de la plus part : la viande fraîche. Dans les pâturages, ce fut un massacre organisé, dans les villages des festins qui, pour peu de temps, leur fit oublier la guerre. On estime à 12 000 le nombre de bêtes abattues, de nombreux sementales ne furent pas épargnés. Huit ganaderias furent totalement exterminées, d’autres ganaderos récupérèrent quelques bêtes échappées du massacre.
Paradoxalement, la Fiesta Brava va continuer à connaître une grande popularité. Pendant la guerre, certains torreros défileront le poing levé aux accents de l’Internationale. Un correspondant de la Pravda, pensait que les brindis adressés à la Pasionaria, figure emblématique de la république, étaient l’expression d’une foi révolutionnaire. En 1940, c’est le bras tendu que se déroula le paseillo lors d’une corrida en l’honneur de Heinrich Himmler en visite à Madrid. Et ce plus grand assassin de masse connu, ne supporta pas le spectacle qu’il trouva détestable et extrêmement sanglant !! (animaliste avant l’heure ?…;)




Le 2 juillet 1939, à 16 jours de l’annonce officielle de la fin de la guerre, c’est un grand jour pour Manuel Rodriguez dit Manolete. Il deviendra matador de toros à Séville. Le toro de son alternative de la Ganaderia Clemente Tassara, avait été baptisé « Comunista » nom difficile à porter compte tenu des circonstances. Pour apaiser les esprits on le rebaptisa « Mirador ». Les oreilles de Mirador sortirent dans les mains du torero .





Manolete reçut l’alternative des mains de Chicuelo qui triompha lui aussi, remportant les oreilles et la queue de son adversaire. Bel après-midi de toreo qu’on qualifia de « printemps de Chicuelo »

La décadence inévitable due à la diminution du cheptel entraina une autre difficulté : l’âge des toros. Dès 1939, il est impossible de fournir des toros d’âge conforme (4 ans). Beaucoup reprochèrent à Manolete de toréer des bêtes de petite taille. La Guerre Civile avait tant fait de ravages qu’il faudra attendre 1943, le renouvellement du cheptel pour retrouver des bêtes d’âge et de poids conformes.


2020 : la catastrophe inattendue !





Qui aurait pu imaginer revoir 100 ans après de telles images ?
La tauromachie, déjà affaiblie par les critiques et les coups de buttoir des « animalistes »,se trouve maintenant attaquée par un ennemi combien plus pernicieux, un virus qui déclencha une pandémie mondiale. Si cette race unique, résultat de nombreuses décennies d’études et de recherches sur la génétique, élevée pour l’arène et un destin glorieux, n’a plus l’occasion de combattre …c’est l’abattoir !
Justo Hernandez, propriétaire de Garcigrande déclare, après avoir amené à l’abattoir 50% du cheptel qui aurait dû combattre en 2020 : « Les toreros arrêtent de combattre, les hommes d’affaires arrêtent les transactions, mais … les éleveurs doivent continuer à entretenir le bétail. » « Les revenus tombent à zéro, il ne reste que des dépenses et ce n’est pas comme une usine qu’on peut arrêter, parce qu’il faut continuer à s’occuper d’eux, à les alimenter » résume Juan Pedro Domecq.
Pour le secteur taurin s’annonce une véritable débâcle économique historique, d’autant plus que le gouvernement espagnol dirigé par les socialistes en coalition avec Podemos, cette gauche radicale, n’envisage pas d’apporter d’aide à ce secteur, dont vivent quelques 200 000 personnes : toreros, cuadrillas ( banderilleros, picadores, mozos) et plus encore éleveurs sans compter les retombées économiques pour les villes et les régions organisatrices.
La « Fiesta Nacional » résistera-t-elle à tant de difficultés ?
Le torero sévillan, Pablo Aguado en est persuadé : « Traditionnellement, le monde tauromachique est divisé. Si nous nous unissons maintenant, nous pouvons résister. »
OJALA QUE TENGA RASON !!!!!
 
 
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Ecrit par: tem40, Le: 28/04/21


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