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Rss L'aficion de Denis Podalydès



C’est lors d’une corrida des plus médiocres que Denis Podalydès fut littéralement happé par cette passion dévorante qu’on appelle aficion. Il écrit lui-même « stupeur, ravissement puis révélation bouleversante »Même la médiocrité de certains spectacles taurins trouve grâce à ses yeux :
"Le spectacle de la médiocrité tauromachique n’est pas non plus pour me déplaire, et s’avère parfois si touchant, si intriguant de ce qu’il révèle des hommes qui, envers et contre tout, malgré la tristesse de ces arènes, la tiédeur d’un maigre public, la faiblesse de leur répertoire, affectent les poses triomphales, miment les gestes des grands, qu’ils ont vu faire et dont l’imitation souvent forcée, caricaturale, me charme cependant, me donne à rêver".
Et sans chercher à convaincre qui que ce soit de « la beauté de la corrida »il consacrera un livre à son amour aussi subit que dévorant pour la tauromachie : "La peur, Matamore " dans lequel il partage ses peurs, ses doutes précisant que son engouement pour la corrida prend chez lui sa source dans ses plus anciennes peurs.
Il avoue son manque de bravoure face à l’admiration qu’il voue à ces toreros et à Jose Tomas en particulier, son idole, le maître dont il admire l’élégance et le courage insensé. Il fait un parallèle entre le personnage de Matamore chez qui la peur est créatrice et celui du matador.

'J' ai trouvé dans le spectacle tauromachique un étrange miroir dans lequel, me voyant à l'envers, pour ainsi dire, j'ai retrouvé, reproduit certaines peurs élémentaires. Matamore : nous gardons le souvenir, la mémoire de ses gestes, de ses peines, de ses catastrophes. Plus rien n'en est visible, plus rien n'en résonne, tout est fumée comique, dispersion inconséquente. Il n'y a rien à en dire. Rien qui puisse donner l'équivalent de l'intensité, de la vie, de l'excès, de la folie où nous convièrent ses boursouflures, ses pannes et ses déroutes, ses palinodies et ses mensonges. Plus rien. Et pourtant nous avons vécu, comme rarement. J'approche à tâtons de l'autre figure. Dans tout Matamore, il y a un matador. J'appelle Matamore ce désir de peur, de fuite, cet élan comique, violent, furieux, instable, incertain, affabulateur, qui me tient, me pousse, me fait travailler, avancer, reculer, m'encombre et me remplit, m'entrave et me libère.'D. P.

Et il joue à être Joselito Adame : « Charge !Arrive viande noire ! Viens dans ma viande, mes nerfs » ou Jose Tomas qui pour lui, paraît « synthétiser quelques unes des représentations les plus fécondes et les plus émouvantes de l’artiste idéal »
 
 
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Ecrit par: tem40, Le: 04/11/12


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