ASSEMBLEE GENERALE 2017

Ce vendredi, le club taurin de Mimizan a tenu son assemblée générale devant plus de cent personnes chez un de ses partenaires le « Bistrot de la Mer ».

Après un hommage à la mémoire du peintre aficionado Jacques Lasserre et à Yvan Fandiño, les différents bilans ont été présentés.
Le club, très dynamique a organisé en 2017 :
• Une soirée conférence avec Jean Barrère et Alain Lartigue
• Des voyages en Andalousie et à Arnedo
• Une sortie à la ganaderia de Buros
• Une journée de présentation de l’affiche de la corrida
• Deux soirées avec Nicolas Vergonzeanne
• Une expo de peinture
• Une corrida
• La soirée des bénévoles

Le temps fort de cette année a été la réussite de la journée taurine aux plans fréquentation, convivialité et surtout artistique. Les triomphes de Tomas Campos, de Padilla (plus discuté), l’application d’Escribano et la qualité des toros de Loretto Charro ont permis aux aficionados et aux néophytes de passer une très bonne tarde de toros.
L’ensemble de ces manifestations a permis de dégager un solde positif qui cumulé avec ceux des exercices précédents permet au Club Taurin Mimizannais de « voir venir ».

L’année 2018 commencera le 02 Mars par la traditionnelle soirée conférence à Ste Eulalie en Born.
L’affiche sera présentée le 10 Mai à l’issue d’une tienta
Les 02 et 16 Août soirées landaises avec Nicolas Vergonzeanne.
Le 17 Août, une soirée musicale
Le 18 Août corrida des fêtes
Deux voyages seront organisés, le premier fin Mai.

Après la journée des bénévoles en Octobre, l’AG de Décembre permettra de préparer 2019 ;
Une réflexion sera rapidement conduite pour statuer sur les modalités de retour de la novillada non piquée supprimée en 2017 ;
Après une intervention d’Alain Lartigue qui conseille le club pour l’organisation de la corrida et de Monsieur Plantier, le maire de Mimizan, le nouveau bureau a été élu.
François Villenave succède à la présidence à Guy Larrazet qui devient vice président.
« La continuité dans l’action et l’action dans la continuité » semble être la devise d’un club taurin qui a réussi à installer un « noyau dur » d’Aficion à Mimizan « La Perle de l’Atlantique ».
Thierry Reboul

RAPPORT MORAL 2017



Tout d’abord, une pensée pour Jacques Lasserre qui était parmi nous l’an dernier .
A l’annonce de ta mort, Jacques, un llanto gitano a dû s’élever sur les rives du Guadalquivir.
Nous te dédions cette soirée.

La temporada a débuté traditionnellement à Ste Eulalie le 24 février.
« Toros et palombes », mano a mano : Jean Barrère « lou Jan de Buros », ganadero landais et conteur incomparable et Alain Lartigue empresa et apoderado bien connu qui accompagne notre club depuis sa naissance.
Orateur et conteur tout en finesse et truculence, Jean Barrère nous régala de sa verve et de son humour, partageant son amour de la nature et de nos traditions. Ancien écarteur, il nous entraîna dans le milieu de la course landaise, nous faisant vivre le face à face de l’écarteur et de sa partenaire.
Alain Lartigue nous expliqua les métiers d’empresa et d’apoderado. Son amour des toreros et surtout des toros, « les animaux qu’aucun humain n’a jamais réussi à dompter », le poussa à quitter son métier d’avocat pour se consacrer tout à sa passion.
Jean Barrère conclut : « Il n’y a pas des tauromachies, il y a la tauromachie »

Puis, ce fut lou paloumayre qui pointa le bout de son béret et nous fûmes entraînés dans la lande profonde pour la chasse à la palombe, « ce mal bleu dont on ne souffre pas mais dont on ne guérit jamais »

Soirée réussie . Merci, une fois de plus à Bernard Comet.

10 mars au Parnasse
Projection du film d’André Viard « Tauromachies universelles »
Petit bijou, voyage passionnant dans les 23 000 ans de relation entre l’homme et le toro, entre le torero mythologique et le toro animal sacré.
On ne peut que s’émerveiller de la fine vulgarisation , de la profonde recherche et du travail d’anthropologie culturelle et cultuelle réalisée par André Viard qui nous fit l’honneur de sa présence.
Simon Casas résume parfaitement l’impression qui nous étreignit à la fin de la projection :
« La tauromachie pourrait disparaître mais elle ne disparaîtra pas car elle fait partie du disque dur de l’humanité…le toro est le miroir des valeurs humanistes. »

22 avril :
Mis en appétit depuis la conférence à Ste Eulalie, il fallait aller découvrir lou Jan dans son univers, sa ganaderia de coursières. Ce fut une journée des plus chaleureuses, la cerise sur le gâteau.

17 mai : Voyage en Andalousie
Les plus chanceux qui ont pu participer à ce voyage en sont revenus ravis
La 1ère corrida à Madrid n’a pas semblé leur laisser un très bon souvenir.
Les suivantes , à Jerez, virent le triomphe de Padilla, Manzanares et Morante ( je me suis laissé dire qu’une certaine personne dont on respectera l’anonymat a applaudi l’artiste, mais ….qu’il se rassure….il revient.) puis, mano a mano Talavante et Roca Rey.
Ils eurent la primeur des novillos de l’élevage de El Juli à Madrid.
Puis, visite des ganaderias de Victorino et Maria Loreto Charro , sans parler des visites de Ronda, Séville et Jerez et sa feria du cheval.
Ce qui se passa lors de ces soirées…. J’ai cru comprendre : pas triste, mais on resta très discret sur les détails.

25 mai Présentation de l’affiche aux Arènes.
Le cartel fut dévoilé à l’issue d’une tienta où Tomas Campos torea 2 vaches de Camino de Santiago.
Le cartel fit forte impression et l’affiche, œuvre de Rémi Bertoche fit sensation, éveillant la curiosité des amateurs qui se réjouirent de retrouver ses œuvres et celles de Jacques Lasserre, Loren et Hubert de Watrigant lors d’une exposition.

17 juin : Fandino

Parmi tous les articles relatant la mort de Fandino, et certains particulièrement émouvants, il en est un qui a particulièrement attiré mon attention. C’est celui de Gloria Sanchez Grande, chroniqueuse taurine bien connue de l’autre côté des Pyrénées. Elle a intitulé son article : « Apprendre à être mortel ». Elle part du mythe d’Achille qui choisit de mettre en jeu sa propre vie, en participant à la Guerre de Troie, au lieu de garder sa naturelle immortalité .

« Tous les toreros ont un Achille à l’intérieur. Chaque après-midi de corrida, tous se rendent au ruedo assumant les conséquences et les dangers que peut libérer la lutte contre un toro bravo. Ils nous enseignent à « être mortel ». Je frémis aujourd’hui en lisant les paroles d’Yvan Fandino quelques jours avant de lidier 6 toros à Las Ventas : « J’ai rendez-vous avec l’Histoire, si je dois mourir, je mourrai libre ».

L’après-midi de la tragédie, dans le callejon de la plaza d’Aire sur Adour, il y avait un enfant, un enfant à qui Fandino offrit la dernière oreille qu’il coupa de sa vie. Le torero s’approcha de la barrera, enlaça l’enfant par les épaules et, tendrement, lui offrit le trophée encore chaud. Une fois l’heureuse vuelta al ruedo terminée, à peine quelques minutes plus tard, pendant un quite, un toro tua Ivan d’une cornada dans le côté, comme Achille tomba à Troie blessé par une flèche. Sacrifiant une vie longue et tranquille, les deux héros atteignirent la gloire
Quelques jours plus tard, ce même enfant, témoin muet de la fatalité, revint dans le ruedo d’Aire, où une photo en noir et blanc rappelait le torero mort. L’enfant observa, sérieux mais serein, l’image du héros tout en posant sur le verre, la paume de sa main droite, la même main qui recueillit l’ultime laurier d’une bataille perdue d’avance selon l’oracle. L’enfant anonyme, en pantalons courts, sans le savoir, en cet instant abandonnait prématurément la protection de l’enfance pour regarder, pour la première fois, la mort en face. Peut être que demain, lui aussi sera un héros. »
On comprend après ça le choix du titre « Apprendre à être mortel »

18 et 19 août :WE taurin
Le 18, le Club Boletero présenta son spectacle « Landes Emotions »qui remporta son succès habituel.
Dès le 18 et toute la semaine, une exposition de qualité présenta les œuvres de Loren, J.Lasserre, Hubert de Watrigant et Rémi Bertoche.
La journée du 19 débuta par une messe dédiée à Ivan Fandino et animée par la Pena « Al Violin ». Le Padre Christian assura un accueil des plus chaleureux. Arnaud Simon nous toucha faisant l’éloge de la tauromachie et des toreros. « On aime infiniment les toreros car ils nous procurent des vibrations que le quotidien oublie, ils nous offrent un courage que nous n’avons pas, l’élégance devant l’adversité que l’on se devrait de garder, le port de tête fier et confiant qu’on aimerait avoir en toutes circonstances. »
Merci au photographe Philippe Latour qui nous prêta un magnifique portrait de Fandino parfaitement mis en valeur par Maylis.
Enfin à 17 h : la corrida ! le point d’orgue d’une année de travail, de choix, de remise en question, afin de renouer avec les moments de grâce qu’on avait connus en 2015… Et les efforts furent payants.
Les toros de Maria Loretto Charro Santos furent qualifiés par Zocato de « lot luxueux ». 5 furent applaudis à l’arrastre. Padilla, tel qu’en lui-même aux banderilles, obtint 2 oreilles (Le débat reste ouvert sur l’obtention de la seconde). Escribano, sérieux et appliqué très professionnel mérita les 2 oreilles qu’il coupa. Tomas Campos, de retour dans la plaza où il triompha en 2015, confirma son début de saison. Citons Zocato : « ce torero est un futur prodige, il torée avec profondeur, émotion et vérité » 1 oreille et 2 oreilles.
Jean Pierre Blaise dans Toromag écrit : « On reverra avec plaisir cette ganaderia et Tomas Campos…. Oui, la plage est toute proche, oui le public est trop gentil mais que j’aimerais voir dans les grandes arènes dont les organisateurs se prennent au sérieux des toros aussi intéressants. Vous dites arènes de plage … Vive la plage»
Je clôturerai cette journée par quelques lignes d’Alain Riemann alias « El Bigote »:
« Mes amis, il existe au bout de la terre, juste devant une barre d'océan et de pins qu'on dit maritimes, un endroit où des initiés, des croyants, des athées et des va-nu-pieds viennent en rangs serrés apprendre le langage commun de l'amour et de l'amitié.
Monsieur le curé est là pour tous les accueillir.
L'orchestre Al Violin introduit le tempo par le solo de trompette de Nini Rosso.
El Silencio pour Yvan Fandino.
El Silencio pour se souvenir.
Au sermon, El Padre Christian. La voix est forte, la main est ferme et la robe de bure blanche est comme passementée d'une broderie de capote de paséo.
Il parle du respect, respect de l'autre, respect du toro dont l'universalité rejoint celle de la Messe.
Pèlerinage vers la chapelle des arènes.
Dios te Salve Maria del Rocio Señora.
Le temps s'arrête près des chevaux des alguazils et déjà l'après midi se dessine.
L'attente est perceptible.
Qui de ces hommes de lumière donnera au soleil de Mimizan ses lettres de noblesse ? Les 6 toros de Maria Loreto Charro Santos sont au rendez vous.
Robes noires, cornes pointées vers le ciel.
Padilla navigue et hisse le drapeau noir de la flibuste.
Escribano se cherche.
Tomas Campos ensorcelle.
Le temps bégaye, les oreilles se coupent.
Les chroniqueurs friands d'événements sont là.
Les rotatives s'impatientent.
Les articles auront la couleur de l'été.
Mimizan est une graine de folie dont l'éclosion annuelle fait s'émerveiller tous les grands enfants que nous sommes. «
Les textes d’ Arnaud Simon et Alain Riemann sont disponibles dans leur intégralité sur le site du club.
Tomas Campos dans une entrevue dans « Patrimonio taurino » a exprimé sa gratitude à la France et … à Mimizan : » Grâce à la France et aux personnes rencontrées, les portes se sont ouvertes. Ma première tarde à Mimizan a été le commencement d’un long chemin. »

30 Septembre 1er octobre :
WE à Arnedo pour le"Zapato de Oro".
Ce voyage de 2 jours, a permis aux membres du CTM d’assister à 2 novilladas et à la victoire de El Adoureño, seul représentant français, qui a fait cette année un tabac tras los pireneos, et sans oublier son picador Laurent Langlois auteur de la meilleure pique face aux “bichos” de la ganaderia Jose Escolar qui remporte aussi le prix dans sa catégorie.
Tout cela agrémenté d’un peu de culture avec une “virée” à Calahorra et une plongée dans l’histoire de la Navarre en visitant le Château d’Olite.
2 jours bien remplis qui ont été vivement appréciés par les participants.

10 novembre :
La fin de la temporada a été fêtée superbement lors d’une soirée qui a rassemblé plus de 200 personnes dans une ambiance surchauffée.

Pour terminer : une note d’optimisme et d’espoir.
Malgré les esprits chagrins, on peut déclarer haut et fort : « la jeunesse est l’avenir de la tauromachie ». La jeunesse, ambassadrice de notre culture taurine.
Quand une jeune mimizannaise, Maylis Laborde Lezer, pour ne pas la nommer, choisit au baccalauréat, pour présenter son oral d’espagnol « La Corrida de Toros », tous les espoirs sont permis . Elle développe l’histoire de la tauromachie, décrit les différentes phases de la corrida. Pour illustrer son propos, elle choisit Padilla, son parcours, de boulanger à torero, ses débuts difficiles puis… le drame. Mais, avec l’enthousiasme et l’optimisme de la jeunesse elle écrit : « Si le toro le priva d’un oeil, le laissant défiguré, à moitié sourd, il lui offrit une nouvelle vie. »
Effectivement, il devint « le pirate », un des matadors les plus populaires du moment, personnage spectaculaire, pilier de toutes les ferias.
Si Fandiño à Aire, apprit à un enfant ce qu’était la mort, Padilla nous apprend tous les jours ce qu’est vivre.
Et le 19 août, la rencontre entre Maylis et Padilla eut lieu et, avec sa générosité bien connue, Padilla reçut sa « groupie » avant la corrida et surtout après. Ce qu’ils se dirent… nul ne le sait, mais à voir les photos, c’est certain, le courant passa.
Pourquoi ne pas rêver : un jour, quelques jeunes de Mimizan, peut être avec Maylis, pourraient se grouper pour former « l’ Association des jeunes aficionados mimizannais » et alors, toutes les heures passées et tous les efforts déployés pour faire vivre notre passion dans cette cité, n’auront pas été vains.
Alors, le flambeau sera passé, la relève assurée et la CORRIDA VIVRA !