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toroemocion

Depuis leur arrivée dans les corrales des arènes de Vic, la présentation des toros de Pedraza de Yeltès alimentait les conversations. Très fortement armés, très hauts et pour certains très longs, ils constituaient un lot dont l’ensemble (titulaires et réserves) ont augmenté le poids du camion qui les transportait de cinq tonnes ce qui fait un promedio à l’embarquement de 625 kg.
A l’exception du sobrero lidié en cinquième position et du dernier âgés de quatre ans et demi, les autres (cinquième titulaire compris) avaient cinq ans et demi parfois passés.
Poids, âge et conformation physiologique sont probablement les explications des charges courtes et des difficultés à humilier des toros sortis cet après-midi. Problème physique amplifié par l’état de la piste, les Pedraza ont souvent perdu les appuis au niveau des antérieurs, tombant à plusieurs reprises mais se relevant quasiment aussitôt.
Découvert, il y a quelques années par les organisateurs de Garlin, les Aldanueva ont une réputation de toros braves au cheval et nobles, spectaculaires et encastés lors des deux autres tercios. Ceux sortis, ce jour à Vic, sont venus au cheval sans pousser , à l’exception du dernier le benjamin du lot, handicapés par leur poids , leur hauteur et des cous relativement courts, n’ont pas été piqués à leur avantage, n’ont jamais pu embister et exprimer le fond de noblesse qu’ils avaient probablement. Les trois toreros, relativement motivés ont fait des efforts mais à un moment il est difficile d’imposer des séries longues à un toro qui remonte la tête et forcément se ralentit ou s’arrête à mi-passe.

Le premier est applaudi à sa sortie en piste. Il est très lourd, et se défend sur place plus qu’il ne charge dans le capote de Curro Diaz. Bien mis en suerte, il prend trois piques s’endormant sous le fer aux deux premières et poussant sans conviction à la dernière. Après un bon second tercio, salut des banderilleros, le torero de Linarès brinde le Pedraza au public. Il commence sa faena par des passes par le haut ; En étant souvent marginal, il enchaine des séries des deux mains dans lesquelles, le toro ne s’investit pas totalement. Noblote, il a une charge courte, molle et manque en définitive de fond. Comme souvent, Diaz glisse dans une faena ordinaire quelques détails de style dont une superbe trinchera. Il salue après une entière légèrement tombée et trasera.

Le second est mieux proportionné que son prédécesseur. Il prend trois piques en poussant par à-coups et est mal banderillé par une cuadrilla dépassée. En début de faena, le toro est violent puis devient rapidement plus réservé et fade. Daniel Luque s’efforce de la faire passer mais le bicho n’humilie pas et ne transmet pas d’émotion. Peut-être aurait-il nécessité comme les autres toros du lot d’être cité d’un peu plus loin ? De la faena parfois marginale, on retiendra une très bonne série de derechazos, à mi hauteur. A gauche, le torero n’insiste pas et comme le Pedraza va à menos, le torero n’insiste pas lui non plus et tue d’une entière basse et tendue qui nécessitera l’usage du verdugo (salut).

Emilio de Justo, triomphateur de l’édition 2017, de la Féria Vicoise, et de la temporada passée dans le Sud-Ouest, était très attendu par le public. Son premier toro est long et très haut. Il prend deux piques sans vraie mise en suerte, traseras et carioquées. Il met en difficulté le peon qui assure la brega qui sera protégé par un quite opportun de Luque. Le toro part de loin mais fléchit en cours de passe. Il a lui aussi une charge courte. Le torero de Cacérès fait l’effort de le traiter comme un toro noble et qui embiste. Les muletazos sont élégants, fins mais le bicho ne se livre pas, ne transmet pas d’émotion et ne tient pas la distance. Le matador va à mas avec une très belle série de derechazos tirant l’Aldanueva vers le bas, dans le bon rythme. Les aidées par le haut d’adorño tournent court, le Pedraza ne s’investissant pas. Le silence pour le torero à l’issue de la faena est assez surprenant compte tenu de la qualité, dans les limites imposées par les défauts du toro, est pour l’instant la meilleure de l’après-midi.

Le quatrième saute dans le capote de Curro Diaz. Abanto, il prend trois piques, la première forte et carioquée sous laquelle il pousse un peu avant de s’arrêter. Il s’endort lors des seconds et troisième pas très bien placées. Il est mal banderillé et arrive avec peu de charge et se défend sur place. Le toro est compliqué, Curro Diaz ne pèse pas sur lui et finit par se faire spectaculairement accrocher, heureusement sans trop de mal, lors de la première série à gauche. Paradoxalement, la série suivante, à droite, sera la meilleure de la faena, le torero revanchard prenant le dessus sur son opposant. Le toro se décompose et la faena va à menos ; Curro Diaz tue d’une entière en place qui provoque une hémorragie, surprenante mais forcément explicable. Cette mort rapide, spectaculaire indispose une partie du public qui le fait savoir en sifflant quand le torero vient saluer au centre alors qu’une partie majoritaire du public l’applaudit.

Si tous les toros ont eu des problèmes d’appuis sur les postérieurs, ceux du titulaire de la cinquième position nécessitent son renvoi aux corrales. Il est remplacé par un exemplaire du même fer, le seul negro de l’après-midi. Il faudra attendre la troisième pique pour qu’il soit mis dans les conditions de s’exprimer en poussant. Daniel Luque le brinde à Perez Mota. Le Pedraza a une charge courte par à coups et fléchit à plusieurs reprises. Il faut sans arrêt le provoquer, l’obliger pour le faire passer Le torero essaie mais la faena souvent profilée est vite languissante. Silence après une épée très basse.

Il ne reste plus qu’un toro pour sauver une Féria 2018 très décevante. C’est le plus jeune des titulaires mais pas le plus petit. Il a lui aussi des problèmes locomoteurs, le président est prêt à le remplacer, se ravise et le fait piquer. Le Pedraza s’allume sous le fer et prend trois bonnes piques avec bravoure et en mettant les reins. Le picador est applaudi tout comme le sont les deux banderilleros après un grand tercio. De Justo veut triompher. Il brinde au public et commence à tirer des muletazos élégants, construits à un toro qui se réserve, ne s’investit pas dans la relation. La faena est méritoire mais ne décolle pas. Pour forcer le destin et le succès, Emilio réduit les terrains, se croise à l’extrême et ce qui devait arriver avec un toro réservé et qui n’humilie pas, arriva. Le torero est pris spectaculairement, subit un véritable plaquage cathédrale, qui aurait pu être lourd de conséquences, et prend un coup de sabot dans le cou quand il se retrouve au sol. Groggy, De Justo reprend ses esprits. Pas complètement remis, sous l’œil inquiet de sa cuadrilla, après un pinchazo, il s’engage pour une entière basse .Pétition d’oreille pour récompenser l’envie et le courage, contestée par une partie du public mais que le président Amestoy finit par accorder. De Justo promène son trophée avant de rejoindre l’infirmerie.

Ainsi, il a fallu attendre le 22ème toro pour que soit coupé le second trophée d’une Féria (22 toros, deux fois une oreille, quatre saluts et une vuelta pour un novillo) très décevante.


Fiche technique :
Arènes de Vic Fezensac : quatrième et dernière corrida de la Féria Vicoise 2018
6 toros de Pedrazas de Yeltès (âgés en moyenne de cinq ans et quatre mois et d’un poids moyen de 600 kg) dont un sobrero (5 bis remplacement un titulaire invalide) très charpentés et armés pour :

Curro Diaz : salut, salut avec division d’opinions applaudissements majoritaire
Daniel Luque : salut, silence
Emilio de Justo : un avis et silence, une oreille

Emilio de Justo victime d’une voltereta a rejoint l’infirmerie à l’issue de la course et a été évacué vers l’hôpital d’Auch
Salut des banderilleros Oscar Castellanos Úbeda au premier et Angel Gómez Odero et Manuel Pérez Valcárcel sixième toro
Dix sept piques, cavalerie Bonijol
Président Marc Amestoy assisté de Jean Michel Lattes et Yannick Jaoul
4/5ème d’arène (la meilleure entrée de la Féria)
Ciel de plus en plus gris au fur et à mesure de l’avancement de la course
Avant le paseo, une minute d’applaudissement a permis de rendre hommage à Alain Briscadieu membre fondateur du CTV récemment décédé.

Thierry Reboul


Dernière nouvelle: Après une voltereta spectaculaire, Emilio de Justo a été admis à l'hôpital d'Auch où un scanner a été pratiqué. Le matador souffre d'un traumatisme crânien qui, sans complication ne l'empêche de rejoindre sa ville de Caceres.



tem40 Le: 22/05/18
VIC :Toros ILS MERITAIENT MIEUX !!
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