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Semblant surpris par la polémique qui enfle au sujet des droits d'image et par les propos de Simon Casas qui s'est dit prêt à se passer des figuras à Valence s'il ne peut négocier leur engagement avec leurs apoderados - droits d'images compris - le Juli a balancé sur twitter une série de réflexions acides dans lesquelles il n'hésite pas à dénoncer la désinformation dont on suppose que lui et ses compañeros seraient victimes.

Indignation feinte ou réelle surprise ? On touche là sans doute aux limites de la bulle virtuelle dans laquelle les figuras du G10 vivent toujours enfermés, en dépit des coups de semonce qu'ont signifié les prises de position des arènes françaises d'abord, puis de diverses autres empresas qui n'ont pas hésité à remettre en question leurs prétentions jugées démesurées.

Il fallait pourtant s'attendre à ce que cette stratégie impulsée peut-être par l'entourage de Cayetano dont la valeur "image" est largement supérieure à la valeur taurine, butte à un moment donné sur l'intérêt économique des empresas et que celles-ci, comme on est en train de le vérifier, n'hésitent pas à évoquer des ferias alternatives construites autour du toro, ce qui peut faire sourire quand elles viennent de "producteurs d'arts" ayant toujours revendiqué le contraire. Mais nécessité faisant loi, quand on touche au porte-monnaie, il est peu de consciences qui ne soit à vendre.

Le bras de fer déjà engagé sur le terrain médiatique trouvera donc son prolongement la semaine prochaine lors des discussions que l'empresa All Sports Media débutera donc enfin avec les arènes de Valence, discussions dont le résultat fera probablement jurisprudene pour le reste de la temporada.

La situation est finalement assez simple : Canal Plus paye jusqu'à présent des droits que l'empresa perçoit globalement, à charge pour elle de les répartir entre les différents acteurs du spectacle, toreros, ganaderos et subalternes, en conservant bien sûr sa propre quote-part.

Ce que contestent les toreros est ce mode de répartition qui, selon eux, fait la part belle aux empresas. Leur souhait initial était donc de négocier leurs propres droits avec la télévision, ce qui ne semble pas possible dans l'état actuel des contrats déjà signés. Raison pour laquelle All Sports Media discutera avec les empresas, en essayant d'obtenir d'elles une part plus importante du gateau.

Lorsque l'on sait que l'équilibre financier de ferias comme Valence ou Séville ne peut s'obtenir que grâce aux droits télévisés répartis comme ils le sont aujourd'hui, on peut prévoir une empoignade sévère et craindre que, faute d'accord, les empresas, qui ont déjà vendu l'image de leurs ferias, se soient contraintes de ne pas engager les toreros dont les prétentions seraient jugées inacceptables.

Dans tous les cas quelqu'un perdra la face, car on imagine mal qu'après avoir mis les empresas au pied du mur, les toreros du G10, liés entre eux par un pacte de moins en moins secret et qui prévoit un droit de sortie à 1 million d'euros, puissent reculer. Pour les autres, même en ayant confié leurs droits d'image à la même société, les choses sont tout de même plus simples, puisqu'il leur suffit de signifier à leur mandant une limite acceptable par les empresas pour pouvoir être engagés, ce que ne peuvent pas faire les autres qui sont liés entre eux par des honoraires minimum.

Dans cette situation, faute de scénario original qui laisserait à chacune des parties une sortie honorable, des Fallas sans Juli, Ponce, Morante, Perera, Cayetano, Fandi, Manzanares ou Talavante ne sont pas inenvisageables. Ce qui explique peut-être au passage pourquoi, seul rejoneador à avoir intégré le G10, Pablo Hermoso de Mendoza a préféré différer son retour en Europe et rester au Mexique pour participer à la feria d'Aguascalientes.

En tout état de cause, l'accord, ou le clash, qui sanctionnera les négociations au sujet des Fallas fera probablement jurisprudence lors de la négociation suivante qui concernera la feria de Séville. Et il influera aussi sur la programmation de Madrid où, grâce à cet appel d'offres en forme de gâteau des rois mages qu'elle vient de remporter, l'empresa Taurodelta part avec un moins à payer de plus de trois millions d'euros par an, ce qui lui permet, comme son représentant - Manuel Martinez Erice "Choperita" - l'a déjà déclaré, d'envisager de ne pas téléviser sa temporada. Ce qui impliquerait donc bien sûr de revoir à la baisse les cachets de tous les toreros.

Comme le twitte si bien le Juli, "l'ambiance est devenue un peu rare". Mais à qui la faute pourrait-on lui demander.


André Viard


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tem40 Le: 07/01/12
TV: déclaration de Simon Casas Rien de nouveau sous le soleil
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