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Il est une chose admirable à Pampelune: la "Pamplonesa", l'orchestre qui anime les rues et la plaza au milieu d'un chahut inextricable et qui, malgré l'accumulation de décibels, incarne à la perfection l'harmonie, la mesure et la douceur. D'une manière générale on ne prête pas assez attention, dans le monde de la corrida, à la musique, auxiliaire précieux et délicat d'un spectacle réussi. Pour les taurins et pour le grand public ça n'est que supplément d'âme inutile. Il n'y a que dans le sud, à Séville surtout, qu'on lui rende réellement justice en y prêtant une oreille attentive.
La "Pamplonesa" semble toujours sur le pont durant les 7 jours de folie de San Firmin. Elle a en fait des missions strictes et parfaitement réglées par la coutume. Elle sort d'abord pour l'ouverture des fêtes, puis on la retrouve derrière le Saint pour le long défilé le lendemain dans le Casco Viejo où le bon peuple célèbre l'évêque aficionado. Elle réveille les festayres tous les matins, ce sont les Dianas assez répétitives mais plutôt marrantes, elle assure les défilés des mulillas et du train d'arrastre démarrant sous la Mairie à 17 h.30 pétantes en s'arrêtant boire un coup Place de Castille, arrive aux arènes, s'installe en tendido supérieur de sol y sombra et redémarre pour le paseo de la corrida et les différends intermèdes, nécessité faisant loi...
Ce qu'il y a de remarquable dans cette fanfare au sempiternel répertoire, c'est l'application qu'elle met à jouer les quelques airs qu'elle possède. Les bandas des peñas la croisent avec leurs tambours assourdissants, leurs cymbales criardes et trompettes mal accordées, imperturbable elle marche au pas cadencé, jouant doucement, sur un tempo lent le plus souvent, des paso-dobles qui, dans un autre contexte, paraîtraient totalement ringards. De ce point de vue la montée de la calle Xapitea qui mène de la Mairie à la Plaza del Castillo, est un moment de grâce car la musique résonne entre les murs étroits et derrière elle, les couples s'essaient à quelques pas de danses. Amour et Poésie.
C'est le calme au sein de la tempête. L'ordre au cœur de l'anarchie.
Pierre Vidal



tem40 Le: 10/07/12
Ceux de Cebada aussi !!!! San Fermin : 5ème
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