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Pour passer le seuil de la nouvelle année
voici une image porteuse de haute humanité.
Juan Jose Padilla toréant,
hier vendredi 30 décembre,
un novillo de deux ans chez Fuente Ymbro.
Combat d'un homme pour continuer à vivre
à l'endroit qu'il a choisi d'occuper.
Envers et contre tout.
Décidément ce Padilla est un Monsieur.
Il nous ouvre la route des 366 jours qui viennent.
Il n'y a qu'à suivre.



http://lesclameurs.blogspot.com/2011/12/wouaaah.html

tem40 Le: 03/01/12
Si vous me demandez tout de go :

«Pourquoi aimez-vous la corrida ?», j’aurais bien envie de vous répondre :

«Mais, s’agit-il d’aimer la corrida ?». Demande-t-on à un fumeur pourquoi il aime le tabac ? A un drogué… ? A un marathonien… ? Cependant, si nous en avons le temps, je pourrais tenter de vous expliquer-de m’expliquer ! -comment l’art taurin s’est pris de passion pour moi, comment il a réussi à me fasciner à jamais…

On dit que l’enfance détermine de manière décisive la vie adulte de l’homme. Est-ce vrai aussi pour l’aficion ? Nombre d’amateurs vous dirons :

«Quand j’étais gosse, mon père m’emmenait aux arènes…» Pour moi, tout a commencé un 7 juillet à Pamplona, j’avais vingt-trois ans et une méconnaissance redoutable des choses taurines ! Ce jour-là, les toros étaient magnifiques, ils furent loués unanimement par la presse, les toreros connurent des moments de qualité supérieure. Le cadre, l’ambiance, la réussite, mon aficion a-t-elle connu là une enfance heureuse ? Une initiation aussi violente que convaincante ? Pourtant j’attendis plusieurs années avant de la conforter, muni cette fois de connaissances théoriques( merci Claude Popelin, merci Paco Tolosa !) et poussé par une irrésistible envie, attiré comme par un aimant. Depuis, je continue d’apprendre et… de m’interroger sur cette attirance.

D’abord, il y a le spectaculaire, bien sûr, la fête, la lumière, les couleurs, la musique, l’ombre, la chaleur, le mystère et les contrastes, qui témoignent de la persistance de l’éclat et de la gloire du spectacle. Mais si la corrida ne refuse pas l’anecdote, la facilité, l’illusion, ce qui la sauve toujours c’est qu’elle s’impose un récit, une rigueur, et un cadre dans lequel s’affrontent les concepts fondamentaux de vie et de mort, c’est qu’elle va à l’essentiel et restitue à leur comble tous les dessins des corps et les émotions humaines.

« Le plaisir croît avec la connaissance », disait Hemingway. Alors, un peu comme le torero-dont la technique nourrit l’inspiration afin qu’il donne l’impression qu’un seul geste bien balancé suffit à maîtriser la charge, quand il y a derrière ce geste tant et tant de manipulations, de réflexions, d’entraînements pour qu’au moment donné parvienne la réponse juste- l’aficionado fervent observe la corne et le muscle, analyse leur déploiement où se mesure la force du dialogue, découvre le poids réel de l’animal et la réussite de l’homme. Il demande à admirer le toro dans sa plénitude physique et s’élèvera contre un bétail diminué. Il admire autant le torero et, comme il sait ce qu’il en coûte, il s’abstiendra de crier sur son échec. (Quand un public éreinte un torero qui échoue ou qui triche, n’est-ce pas l’insuffisance de son espèce que son regard ne veut accepter ?)

Eternel recommencement quand s’ouvre la porte du toril. Comment s’habituer à ce déchirement des regards, à cette incertitude, à cet espoir irritant, à ce froissement continuel de l’émotion ? Comment croire qu’entre la violence bestiale et l’intelligence humaine, va s’ouvrir de nouveau l’expression magique d’un drame, l’illustration grandiose de l’équilibre instable entre vie et mort, la conquête périlleuse, la circonstance exaltée ?

Comprenez-vous pourquoi j’interrogeais « S’agit-il d’aimer la corrida ? » C’est qu’il est question là de tout autre chose quand le miracle de l’arène vous bouleverse et vous emporte, avec ses flamboiements, ses fulgurances, ses douleurs, son âpreté et son harmonie ! C’est chaque fois fatigué, interloqué, déçu ou comblé mais toujours ému, que je sors des arènes où une affiche colorée de promesses m’avait attiré comme un aimant. D’ailleurs, le mot « aimant » vient du grec « adamas » alors que « aimer » vient du latin « amare » !.

Pierre VIGNAUD

http://photosmotstoros.blogspot.com/

tem40 Le: 03/01/12



Comment ne pas avoir un pincement au cœur en pensant à l’abandon de la Monumental de Barcelone ?

Administrativement et politiquement, c’est désormais un fait accompli, cette arène mythique a définitivement fermé ses portes depuis le 1er janvier. Un authentique gâchis venant d’une mégapole qui cherche par tous les moyens à se démarquer de l’Espagne et de tout ce qui peut selon elle la représenter, à commencer par les toros.



Il n’y a aucun doute là-dessus, bien plus qu’une prétendue défense de la cause animale par une bande d’acharnés qui au bout du compte ne sont pas si nombreux que ça (qui n’aime pas les animaux ?) et qui pensent détenir le monopole de l’amour des bêtes, n’étant somme toute qu’une poignée d’activistes, c’est bien d’une volonté politique venue de différents horizons, mais principalement autonomistes et nationalistes. Bien plus qu’une victoire des antis, sinon par procuration et s’inspirant de celle de Pyrrhus… du moins pour le contribuable catalan !

Quant aux aficionados barcelonais, sauf miracle venu de je ne sais où, ils sont à présent privés d’aller se faire voir, et voir, ailleurs. Quand ils traverseront les Corts, ils pourront constater aux deux extrémités, certainement avec beaucoup de nostalgie, l’étendue du désastre avec leurs deux arènes fermées. Fallait bien trouver de la place pour l’immobilier, le commerce, les restaus, même de moins en moins traditionnels, cosmopolitisme oblige, les cinés et autres lieux ludiques… La vraie culture, quoi !

http://www.torofiesta.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1443:pincement&catid=68:chroniques&Itemid=67

tem40 Le: 03/01/12
Et si c'était déjà fini?

Si j’aime les toros, c’est qu’au bout de l’enfance ils vinrent avec une promesse d’enfance perpétuée. L’espoir était là, l’aventure pouvait continuer. Je pouvais croire encore que la vie était un peu plus que la vie. Alors même que je sentais s’effondrer dans d’effroyables craquements de l’être la toute puissance des rêveries, s’ouvrait le monde magique des toreros, dans les coulisses de la raison. Les toreros. Le dernier dimanche de juillet, à Orthez, ils affrontaient la mort pour de vrai. Que fait-on, lorsqu’on joue aux pirates, aux attrapés-montés, aux gendarmes et aux voleurs, ou bien, version moderne, sur des consoles, face à des écrans qui vous mettent aux prises avec le dragon, que fait-on lorsqu’on joue, sinon affronter la mort, s’y apprivoiser, aurait pu dire Montaigne? Avec les toreros, je pouvais espérer échapper à la vie laborieuse et étriquée des adultes, ces gens sérieux qui avaient oublié le maniement de la fronde. Observant les toreros, les imitant, rêvant d’être l’un des leurs, je quittais le rang des pauvres et simples mortels. C’était cela, devenir un aficionado, un tauromache: croire que l’Homme pouvait prendre pied dans la légende, l’attirer au réel, la faire sienne. Pour obtenir le droit d’apprécier l’oeuvre de ces héros, il fallait se donner de la peine, se lancer dans l’étude. Il fallait être à la hauteur, se montrer exigeant de sa propre passion. Apprendre à connaître le toro, apprendre les principes du toreo, courir l’Espagne, voir des courses et des courses, sans un rond dans la poche, en resquillant, en se rendant utile, comme on pouvait. Jour après jour, comprendre la dimension majeure que revendique l’Art de l’arène lorsqu’il se fonde sur l’affrontement véritable d’un fauve intègre et d’un torero sincère. Le toreo ne peut prétendre à la grandeur qu’en respectant des principes élaborés au cours du vingtième siècle, depuis Juan Belmonte. D’un jeu de trompe la mort, il s’est élevé au rang d’Art absolu, de Poésie Ultime. L’homme a cessé de s’esquiver, il s’est campé dans la trajectoire du toro, et là, avec intelligence et courage, parfois même avec un souffle divin, il s’est mis à contraindre la charge, à forger la trajectoire de la bête, à la forcer à accepter la courbe, accepter la cadence, entrer en harmonie avec le génie humain pour révéler l’Oeuvre. Toute faena est le reflet de l’Universel. C’est alors qu’on voit battre les cils de l’éternité. Si la passe reste la pierre de touche de l’édifice, on ne peut y réduire l’Oeuvre tout comme on ne peut réduire les Nymphéas à la couleur, au coup de pinceau, ou l’Art de la fugue à une pincée de notes. L’art du torero, c’est le combat, depuis l’instant où le toro jaillit du toril, jusqu’à la mort de l’animal. Le combat de l’homme et celui du toro. Rien n’est possible sans la bravoure. La bravoure, que les vedettes de l’arène et du campo s’attachent à corrompre, à réduire à la simple capacité de l’animal de se mettre au service de l’homme. Ce n’est plus un combat qu’on nous promet, c’est une mascarade tout juste bonne à réjouir les foule abruties par le culte des écrans. Le toro brave est celui qui grandit dans la bataille, celui qui n’accepte pas de charger sans conditions et qui, lorsqu’il le fait, pèse jusque sur l’âme du spectateur. A la fin du vingtième siècle, l’Art de l’arène a dépassé son apogée. Il dégénère sous nos yeux, qu’y pouvons-nous? Courir encore, ici et là, pour tenter d’arracher un lambeau de cette vérité que révèle le toreo authentique, qui requiert un toro et un torero authentiques. Et si c’était déjà fini? Qu’aurions-nous à regretter, sinon d'avoir à baisser les yeux devant la mort? Et la fin à tout jamais de nos enfances.

http://tauromaquis.over-blog.com/



tem40 Le: 02/01/12
Avec des toros encastés, braves et nobles.
Avec des toreros sincères et inspirés.
Avec des organisateurs imaginatifs.
Avec des présidences rigoureuses.
L'année taurine qui s'annonce pourrait être un bon cru.
C'est ce que je nous souhaite.

Bonne année 2012.

Miguel de Burdeos

http://eneltendido.blogspot.com/

tem40 Le: 02/01/12
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