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Rss Militance A.Viard
MILITANCE



Ce n'est pas une découverte : les aficionados ne militent pas, ne protestent pas, ne s'insurgent pas, ou s'ils le font c'est pour se disputer entre eux.

Pour prévenir toute critique, il convient de relativiser : il y a bien sûr des aficionados qui s'engagent, réagissent quand on le leur demande et sont même disposés à travailler. Mais ils sont une infime minorité.

Deux exemples : quand la tauromachique fut inscrite au patrimoine français, le message fut passé d'écrire au ministère pour remercier, et contre balancer ainsi les lettres d'injures envoyées par les antis. Au bout du compte, le rapport entre leurs courriers et les nôtres fut de 1 pour 25, en notre défaveur.

L'autre exemple est plus parlant encore : lancée à grand renfort de publicité en début de temporada, l'ILP catalane qui se proposait de réunir 500.000 signatures d'ici au mois de novembre en est aujourd'hui à la moitié.

La question peut donc se poser : qui remplit les arènes ? Des spectateurs passifs et occasionnels, ou de véritables passionnés prêts à se battre pour défendre leur patrimoine ?

Si l'Observatoire n'était pas né en France, il est possible qu'aujourd'hui les mineurs ne pourraient plus monter dans les gradins. Qui aurait protesté ? Qui aurait lancé une riposte ? Je crains que personne. Voyez ce qui se passe à Quito : un président liberticice s'invente un référendum démagogique pour en finir avec les corridas : il fait choux blanc partout, sauf à Quito où il est parvenu à convaincre sa clentèle misérable des quartiers pauvres qu'en votant pour la fin des corridas elle vivrait mieux.

Pour l'instant - car rien n'est irrévocable sous des régimes de cette sorte - les mises à mort sont donc interdites à Quito, et autorisées sur l'ensemble du territoire. Que fait le monde taurin ? Il se prépare à organiser une fête taurine light - avec picadors et banderilles précise-t-il fièrement -, au risque de déclancher une réaction en chaîne sur l'ensemble du continent américain.

N'eut-il pas été préférable de renoncer, voire, avec du panache, de monter une portative gigantesque à la limite de la ville pour y organiser une feria aux champs ? Contre les dictatures, quelle que soit leur apparence, le renoncement est la pire des solutions. Et si les aficionados quiteños, au lieu d'attendre le résultat du référendum, s'étaient regroupés en masse devant le palais présidentiel un dimanche après l'autre tout au long de l'année, il est probable que le projet serait resté dans les cartons.

Aux dernières nouvelles, le Juli aurait annoncé son intention de ne pas participer à cette feria tronquée, et au regard de l'ascendant qu'il exerce sur ses compañeros du G10 il serait opportun qu'il les engage à faire de même. Car il n'y aurait rien de pire - je l'avais écrit pour Las Vegas - qu'une feria dévalorisée avalisée par les figuras.


André Viard




 
 
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Ecrit par: tem40, Le: 09/09/11


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