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Réponse de Stéphan Guin à l'intolérance et au manque d'humanité de certains
Gerbier: "Juste retour des choses pour Castella. Impossible de plaindre cet homme"

"J'ai toujours refusé sur ce blog de m'étendre sur le débat entre les antis et les pros taurins et ce pour trois raisons au moins:
- D'autres blogs comme "Lo Taure Roge" ou "Terres taurines" le fond déjà avec beaucoup de ferveur, d'aficion et de talent.
- Chroniqueur sur Midi Libre, un journal régional qui s'adresse à tous les publics, je me dois de respecter la position de ceux qui ne partagent pas ma passion.
- Je comprends parfaitement que des personnes puissent se mobiliser pour la cause anti-taurine et je préfère mettre en avant des reportages au Campo pour faire la promotion de ma passion et de cette culture que mes aïeuls m'ont transmis. Et que j'espère transmettre à mes enfants.
Déjà, la manifestation des antis pour le dernier gala taurin à Béziers m'avait passablement agacé. Evidemment, je respecte leur droit à s'opposer à un spectacle taurin pourtant légal, mais, caméras et appareils photos à l'appui, leur seul objectif était de provoquer un incident pour stigmatiser les "sanglants aficionados".
Ce week-end, de nouveaux incidents ont émaillé la corrida de Vergèze et un chroniqueur taurin biterrois, Claude San Nicolas, a vu sa voiture vandalisée. Certes, l'acte est moins grave que l'attentat subi par André Viard à son domicile par le passé... et mon tour viendra probablement.
Au fait, n'est-ce pas l'apanage des régimes fascistes que de vouloir punir ceux qui donnent des informations?
Voilà quelques actes factuels de certains antis sous le seau de la liberté animale.
Mais bon, jusque là, je n'ai toujours rien dit et j'ai toujours supprimé sur mon blog les propos extrêmes des antis-taurins comme certaines réponses agressives d'aficionados.
J'ai décidé d'écrire ces quelques lignes suite au commentaire d'un certain "Gerbier" sur Corrida y Campo à la suite d'un papier sur la blessure de Sébastien Castella. Voilà les propos de ce défenseur de la cause animale:
"Juste retour des choses. Impossible de plaindre cet homme. Il faut soigner ses blessures corporelles et psychiques".
On pourrait trouver une bonne quinzaine de commentaires emprunt de la même humanité sur Midi Libre.fr liés à la vidéo publiée ce jour sur la blessure de Castella.
Alors, oui cela me révolte.
Non par parce que "le Sébastianisme" va trop loin" comme l'écrivait dans un torchon biterrois défunt depuis, quelques membres qui s'apprêtent à prendre la direction de la commission taurine biterroise pour se moquer du "jeune journaliste du Midi Libre" (c'est vrai qu'écrire trois papiers sur la longueur des cheveux d'un torero relève d'une grande aficion et d'un sujet taurin de fond...).
Mais, tout être humain qui se respecte doit faire preuve d'humanité. Et on ne défend pas la cause animale en souhaitant le pire à un père de famille.
Pour des cogidas bien moins spectaculaires, Nimeño II, Julio Robles ou Adrian Gomez, plus récemment, ont du vivre avec un handicap lourd et seule la volonté sans limite du Nîmois lui a permis une évolution positive avant sa disparition.
Le même jour, au Mexique, le forcado Eduardo del Villar est décédé à la suite d'un grave coup de corne à l'âge de 26 ans.
Peut-être Gerbier et quelques anti-taurins pourront montrer leur humanisme en se réjouissant de cette tragédie sur quelques réseaux sociaux?
Sans prendre une posture Giscardienne, les antis n'ont pas le monopole du cœur. Que les antis s'offusquent de notre passion, soit.
Mais, les aficionados ne sont pas des frustrés ou des tortionnaires avides de sang.
Je ne me déplace pas plusieurs fois par an en parcourant 4.000 kms pour voir et nourrir des toros si je n'aimais pas cette sublime race qu'est le toro de combat.
Mes enfants qui m'accompagnent aux corridas ne sont pas de futurs déséquilibrés. Ils aiment Messi, Ronaldo et Tony Parker comme tout gamin...
A défaut de respecter la Loi et de tolérer nos différences de goût (ce qui est déjà grave en soit et témoigne du sens démocrate...), certains antis pourraient s'exonérer de leur moralisation ou de leur théorie psy digne du Bar des Sports.
Donc selon Gerbier, c'est un "Juste retour des choses pour Castella. Impossible de plaindre cet homme. Il faut soigner ses blessures corporelles et psychiques".
Pour rappel à mon cher Gerbier, Sébastien Castella était un jeune passionné de toros qui n'est pas né dans des draps de soie. Il est parti à l'adolescence à Séville vivre son rêve.
Avec parfois pour seul repas du jour, une boîte de sardine.
Par là, je ne cherche pas à rejouer "Les Misérables" mais Sébastien Castella est devenu le plus grand torero de l'histoire française, a fait fortune en combattant des toros mais surtout, en vivant de sa passion et de son Art. Ce qui est un luxe. Bien au-delà de l'aspect financier...
Dimanche, à Osuna, il a gracié son 1er toro et s'était assuré le succès et les louanges unanimes de la Presse spécialisé.
Par respect du public, par pundonor, par envie d'aller toujours plus loin, il a accepté de se jouer la vie devant un toro sans qualité. Gratuitement. Car, rien ni personne ne le demandaient ou le justifiaient.
La suite est connue.
"Un juste retour des choses" dit Gerbier?
Jamais un torero n'en voudra à un toro qui le blesse car, avant tout, un matador de toros est un amoureux du TORO (j'invite d'ailleurs Gerbier à lire "Dialogo con Navegante" de José Tomas)...
En s'habillant de lumières, le torero accepte de mettre sa vie en jeu.
Il en mesure les risques.
Mais la volonté de triompher, de s'accomplir à travers cet Art unique, lui font passer au-dessus de la peur. Il accepte le risque de perdre la vie pour exprimer son Art, sa sensibilité devant cet animal sauvage.
"Impossible de plaindre cet homme" inconscient sur le sable et à la merci des cornes d'un animal de 500 kilos. Belle preuve d'humanité envers un père de famille de 33 ans!!! No comment...
"Il faut soigner ses blessures corporelles et psychiques".
J'ai eu l'occasion de rencontrer à plusieurs reprises Sébastien Castella au cours de reportages et d'entretiens.
Parfois, je dirai même la chance tant un entretien avec Sébastien diffère de la plupart des toreros.
Nos rapports n'ont jamais été lisses car les toreros se braquent parfois face à la critique (qui peut parfois se tromper...).
Comme tous les sportifs de haut niveau adulés,
Comme tous les artistes à fleur de peau,
Comme toutes les personnes qui peuvent perdre la vie en une fraction de seconde,
Sébastien est doté d'un fort caractère et peut avoir des réactions difficilement prévisibles.
Il est sauvage, bohème, idéaliste...
Des défauts, je lui en connais au moins trois (têtu, rancunier, absence de diplomatie) mais échanger avec Castella est toujours un moment privilégié.
Enrichissant.
La pureté qu'il revendique dans son toreo, il la cultive dans son quotidien.
Loin des toreros qui ont un discours formaté savamment répété avec leur chargé de communication, Sébastien oublie la diplomatie et dit ses vérités.
En vous regardant droit dans les yeux, avec son regard froid et profond.
Il oublie le politiquement correct pour dénoncer ce qu'il considère comme des injustices, met des piques à ses concurrents, accepte de parler de ses doutes ou de ses peurs comme lors du reportage l'an dernier avant son solo biterrois dans sa finca proche de Séville au côté de ses chevaux qu'il chérit.
Je rassure Gerbier, Sébastien Castella n'a pas besoin de soigner ses "blessures psychologiques".
C'est un homme épanoui, amoureux de son épouse Patricia et un parfait papa avec ses deux petites filles Atenea et Kiana.
Les gens superficiels se moqueront de ses fautes de français oubliant qu'il a quitté l'école jeune et parle espagnol 24h/24 depuis son adolescence et ne communique jamais dans sa langue maternelle.
Pourtant Sébastien est doté d'une intelligence situationnelle rare et on retrouve au quotidien la lucidité dont il fait preuve face aux toros.
Le fils de l'ancien Ambassadeur français en Espagne m'avouait d'ailleurs être bluffé de cette intelligence de Sébastien qui a su se nourrir de ses rencontres. Pour être aussi à l'aise dans les bidonvilles colombiens qu'à la Cour du Roi d'Espagne attablé au côté du Président Sarkosy ou de Zidane.
Certains critiquent également, sans jamais le revendiquer ouvertement, que Castella oublie ses origines.
Mais lui, n'oublie toujours pas que certains l'ont fortement critiqué publiquement à l'époque où il officiait sous les ordres de Robert Margé. Ces aficionados qui pendant des tertulias taurines en pleine Feria sacrifiaient le jeune torero local encore en apprentissage pour régler des comptes avec son mentor (on aura peut-être l'occasion d'en reparler prochainement...) dont la programmation n'était pas à leur goût.
On peut comprendre leur mécontentement, mais se trompait-il pas de cible?
Castella n'a jamais refusé de (se) donner pour des bonnes causes, notamment pour les enfants, et sans avoir toujours le retentissement médiatique de son solo d'Haïti.
Alors, MOI, je souhaite à Sébastien un prompt rétablissement.
Qu'il puisse toréer à Madrid le 29 mai pour ouvrir sa 4ème grande porte qui est si importante pour réaffirmer son statut tout en haut de l'escalafon alors que la concurrence reste très vive au sommet.
Que l'on continue à ne pas être d'accord, parfois.
Et surtout, que les prochaines temporadas soient synonymes de nouveau titre de numéro un de l'escalafon OU marquent un déclin dans sa trajectoire, il aura amené vers une autre dimension la magnifique voie déjà tracée par Nimeño.
Pour tout cela enhorabuena, suerte et bon rétablissement maestro."





tem40 Le: 20/05/14
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