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Madrid (España). Très affecté par son tweet malheureux, André Viard nous a remis ce communiqué afin d'éclairer sa position.

CHARLIE ET LES AUTRES

La France est en deuil sans avoir pour autant pris toute la mesure du malheur qui la frappe. Car au-delà de la liberté d’expression, unanimement défendue par tout le pays, c’est l’idéal d’un vivre ensemble apaisé que viennent peut-être de mettre à mort des assassins aveuglés par la haine.

Le but de ceux qui les commanditent n’est autre que d’accentuer le fossé existant entre des communautés fragilisées par le sentiment d’abandon qu’elles éprouvent, pour fomenter le chaos et plonger la civilisation occidentale dans une crise sans précédent. Réduire cet épouvantable drame national à un slogan qui oubliait en route la moitié des victimes, m’est donc apparu tout aussi maladroit que le fut ma réaction, qui n’avait pour autre objet que de dire : nous sommes Charlie, mais nous sommes aussi ces juifs et musulmans de France sacrifiés sur l’autel de la haine raciale, ainsi que ces policiers abattus froidement dans l’exercice de leurs fonctions.


La liberté d’expression, dont tant de peuples sont privés, est un droit fondamental qui impose à ceux qui en jouissent des responsabilités proportionnelles à la gravité des sujets abordés. Dans de nombreux pays, sa limite, pour garantir un monde respectueux des autres, a été posée en amont des humiliations que l’on peut causer à ceux que leur situation, leur culture ou leurs croyances, rendent hermétiques à l’humour dont ils sont la cible. Il n’en va pas de même en France où la liberté de dire et d’écrire est à peu prés totale, à condition toutefois de ne pas s’aventurer hors des sentiers balisés du politiquement correct. C’est pourtant sur ces chemins-là que sont nées les valeurs fondatrices de la République : liberté, égalité, fraternité. Puis laïcité. Au nom de ces idées, il eut été plus judicieux, à mon sens, d’associer au nom de Charlie celui de toutes les autres victimes afin que leurs proches n’aient pas le sentiment qu’on les sacrifiait deux fois.

Ayant moi-même été victime d’un attentat qui visait toute ma famille, je sais ce que l’horreur d’une telle situation représente, quand, au traumatisme de l’agression, s’ajoute celui de l’indifférence, voire de l’ironie. La formulation de ma réaction trop lapidaire ne permettait malheureusement pas, comme souvent sur les réseaux sociaux, de comprendre le sens de ma pensée. Je m’en excuse auprès de ceux qui ont pu être choqués. J’ai toujours dénoncé tous les fanatismes et je continuerai en prenant soin de mieux expliciter mes propos, afin de ne donner prise ni au malentendu ni à l’amalgame.

André Viard



tem40 Le: 12/01/15
Quel cheval, quel cavalier !!!!!!!!!!!! Juan Leal : Je suis Charlie
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