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BARCELONE: SE ACABA LA FIESTA Dans l’émotion générale, dernière sortie triomphale pour la terna lors de la clôture définitive…

Grand ciel bleu, no hay billetes, ambiance à la fois festive et grave, grands moments de torería et d’émotion, cette dernière corrida dans la Monumental a connu un peu de tout, mais pour un tas de raisons, elle restera bien sûr dans les mémoires. Comme la veille, les trois diestros ont répondu à une forte ovation en invitant leur cuadrilla, aux cris de « Libertad » descendus des tendidos…

Juan Mora (saluts aux deux) a pinché une première faena qui aurait dû connaître un meilleur sort, tant il aligna les gestes toreros qui portèrent sur l’assistance, notamment au capote, sa spécialité. Une excellente entrée en matière, d’autant plus qu’à la muleta, l’Extremeño dessina plusieurs séries allurées et templées. Dommage que deux pinchazos soient venus déprécier la valeur d’une œuvre souvent remarquable.

Avec le quatrième, de piètres conditions, comme d’ailleurs la plupart des Pilar, Mora s’évertua à donner le change par des détails isolés, son adversaire s’avérant peu enclin à transmettre quoi que ce soit, par manque de combativité et de chispa. Entière et ovation d’un public conquis par la classe de son toreo.



José Tomás (deux oreilles et oreille) était bien sûr très attendu. Dans son costume noir, on le sentit immédiatement à l’aise et en un quart d’heure, il allait largement combler l’attente du conclave en livrant incontestablement la meilleure prestation de sa courte saison. Un florilège de gestes profonds, depuis la dizaine de véroniques de réception rematées par une somptueuse demie, qui firent hurler les étagères, puis par un quite du même tonneau et enfin plusieurs séries gauchères comme au bon vieux temps… L’extase totale jusqu’à un estoconazo sin puntilla qui fit dresser des aficionados recouvrant l’arène de blanc avant la réception de deux oreilles et une vuelta de gala…

Au cinquième, il brinda sa faena à l’auditoire et après de bons doblones suivis de naturelles qui firent sortir des olés de toutes les gorges, les détails de grande classe se sont succédés, mais face au peu de transmission de son opposant, les choses restèrent toutefois en deçà de ce qu’il nous avait montré au tour précédent, deux pinchazos venant apporter un petit bémol à l’exécution d’un trasteo néanmoins plus que méritoire. Emouvante fin de vuelta lorsqu’il se rendit au centre non pas pour saluer, mais pour applaudir longuement le public qui venait de l’acclamer… Todo un Maestrazo !!!

Serafín Marín (saluts et deux oreilles) était lui aussi au centre des débats, mais pour une tout autre raison. Représentant l’aficion de Catalogne au niveau professionnel, il tenta tout au long de la tarde de se montrer digne de cette responsabilité. Débutant avec un capote somptueusement décoré pour la circonstance, il ne put faire grand-chose face à une carne qui ne l’aida jamais, faisant même arrêter l’inopportune introduction de « Nerva »…

Avec l’ultime toro sorti pour toujours (?) des chiqueros, Serafín allait s’attacher à finir dignement. Il mit toute sa volonté dans une affaire apparemment indécise, mais son entrega et son acharnement à ne rien lâcher, avec pour meilleur exemple l’espadazo final, ont persuadé le président comme la majorité du public que deux pavillons devaient sceller son histoire d’amour avec « sa » plaza, désormais vouée à l’abandon, du moins pour les toros. Vuelta très émouvante, avec ce baiser au sable suivi des applaudissements envers le public… avant de regagner la barrière totalement vidé, un long moment prostré, assis sur l’estribo.

Puis après un léger flottement bien compréhensible, dernière vuelta, cette fois-ci sans aucun souci de comptage de trophées, les trois diestros étant emportés par le tsunami des aficionados qui avaient rejoint le ruedo pour participer à ce dernier baroud d’honneur. Après avoir franchi la grande porte, Serafín Marín a prolongé cette vuelta triomphale dans les rues de Barcelone suivi de sa cohorte, toujours aux cris de « Libertad ». Une liberté bien en berne ce soir dans la Cité Condale…

Paul Hermé http://www.torofiesta.com/


tem40 Le: 26/09/11
Mouchoirs
Dimanche, 25 Septembre 2011
A Barcelone, les mouchoirs peuvent servir à plusieurs choses…

En particulier, à demander les oreilles, mais aussi à essuyer une petite larme… En effet, en voyant ce qui s’est passé ce samedi, avec ce public porté par la même ferveur, comment ne pas évoquer un gâchis ! Et tout ça pour une bande d’aigris en mal de reconnaissance, autant de potiches utilisées par les politicards indépendantistes et antinationaux…

Regardez bien, vous savez compter, ces quelques pitres ont occupé leur querencia habituelle pour débiter encore quelques âneries et injures sous haute protection policière… Une poignée à tout casser… Vive la démocratie à la sauce catalane !


Et l'autre pauvre type, à gauche, qui se peint en rouge tous les week-end, il va en faire quoi bientôt de sa peinture ? Sûr que son besoin de protagonisme va en prendre un coup sans son activité favorite...
http://www.torofiesta.com/index.php?option=com_content&view=category&layout=blog&id=68&Itemid=67

tem40 Le: 25/09/11


Sortie triomphale de Morante, du Juli et de Manzanares portés a hombros jusqu’à leur hôtel…

On connaissait le contexte particulier de cette course et tout ce qui en a découlé est forcément à replacer dans cette ambiance. Je dis cela pour ceux, présents ou pas, qui auraient envie de faire la fine bouche alors qu’aujourd’hui, l’on a assisté à une sorte de communion, de manifestation publique contre une décision liberticide, comme en ont témoigné pancartes et slogans.


Et si prise dans le détail, ce ne fut certes pas la corrida du siècle, il n’empêche que malgré un poil de triomphalisme bien pardonnable en la circonstance, elle a réservé d’excellentes séquences de toreo venues des trois diestros qui visiblement ont voulu faire quelques chose pour justement rendre cette course mémorable. Et elle l’a été !
Je passe sur la vingtaine d’ensuqués qui portaient leurs sempiternelles pancartes hostiles à la corrida au coin de la calle de la Marina, j’y reviendrai dans ma chronique… En présence d’une Monumental pratiquement pleine, du moins aux 4/5, par temps gris après averses matinales qu'on aurait dit de circonstance, Morante de la Puebla a ouvert les hostilités vêtu d’un superbe costume anthracite. Signe de deuil comme clin d’œil à la mort prochaine de cette plaza ? Toujours est-il que coïncidence ou pas, El Juli avait aussi choisi de se vêtir de noir… Dans un premier temps, à l’issue du paseo, les trois toreros ont été invités à saluer, ce qu’ils firent en demandant à leurs cuadrillas de les rejoindre en piste. Premier moment d’émotion… sous les cris de « Libertad, Libertad », « Catalunya taurina »… des leitmotiv qui reviendront souvent pendant la course…

Morante de la Puebla (silence, bronca et deux oreilles) accueillit son premier par une excellente série de véroniques rematées par la demie et après un premier puyazo trop appuyé puis une quite du Juli par chicuelinas très alluré, il ne trouva pas matière avec la muleta à prolonger outre mesure un dialogue de sourds…

Avec le quatrième, de piètre bravoure, Morante s’illustra sur un quite serré par chicuelinas, se faisant légèrement accrocher sur la première et la demie étant contrariée par la charge à contretemps du Cuvillo, mais au milieu, on eut droit à trois estampes. Avec la flanelle, les choses ne trainèrent pas. Après un tanteo par le haut puis une brève faena de aliño, Morante allait entendre une bronca sonore, d’abord pour un golletazo porté en passant par les Ramblas, puis après une demie lame, pour un chapelet de descabellos avant que son opposant ne se décide à se coucher.

Mais il était dit que cette corrida pas comme les autres allait nous réserver son lot de surprises et ne voulant pas être en reste, Morante demanda plus tard le sobrero. Sortit alors, sans qu’aucun aficionado, n’ait quitté sa place, un toro de Juan Pedro Domecq face auquel l’artiste de la Puebla del Río allait mettre le paquet… Très encouragé par un conclave peu rancunier qui l’avait déjà ovationné au tour précédent pour un superbe quite au toro de Manzanares, Morante allait sortir le grand jeu. Mettant les gens debout dès les capotazos de réception martelés par des olés qui devaient s’entendre jusqu’à la Diputación, s’illustrant encore sur un quite entre deux piques peu appuyées, il allait ensuite inviter ses deux compañeros… à banderiller !!!

Grosse ovation au final du tercio puis… la totale… de la part d’un Morante enfin relâché qui nous offrit un authentique récital, alternant classique et baroque, une œuvre majeure, magique, historique, qui restera certainement longtemps dans la mémoire des 18.000 présents… Demie en place, délire sur les étagères et deux appendices comme sésame pour rejoindre ses compagnons a hombros…

El Juli (deux oreilles et oreille) s’illustra sur trois véroniques et la demie avant que son adversaire ne s’élance sur le réserve. Sorti faible, Juli ne tarda pas à entrevoir la faille, trouvant immédiatement le bon sitio pour exécuter un authentique récital de temple et d’entrega sur les deux côtés. Final duquel ressortirent deux cambios rapprochés avant estoconazo… Salut en fin de vuelta effectué avec un drapeau espagnol autour du cou !

Face au quinto, qui prit deux piques sans histoires, et après un bon tercio de banderilles, El Juli traça plusieurs séries gauchères admirablement templées, muleta léchant le sable. Le toro baissa un peu par la suite, mais avec sa maîtrise technique, son entrega et son intelligence torera, il parvint aux forceps à lui tirer tout ce qu’il avait « dentro », jusqu’à la dernière goutte de charge…Autre espadazo maison…

Manzanares (deux oreilles et deux oreilles) attaqua le troisième en donnant plusieurs capotazos de haute lignée, et après une première pique poussée en deux fois, puis une autre homéopathique, sa cuadrilla s’illustra une fois de plus, Curro Javier dans la brega et Juan José Trujillo et Luis Blásquez avec les palos, ces deux derniers étant invités à saluer. Relâché d’emblée, Manzana déclenchera la musique au bout de la deuxième série seulement. Prévenu à gauche, il n’insistera pas et exécutera ensuite plusieurs séries ajustées, avec changements de mains et pechos profonds alors que son opposant se montrait de plus en plus rajado. Voulant tuer a recibir, il eut beaucoup de peine à faire partir le toro, mais le replaçant et insistant plus que de raison, il parvint à ses fins lorsqu’enfin le Cuvillo se décida à charger, plaçant une entière qui le roula sur le champ.

Face au sixième, un rouquin dont les forces n’étaient pas le principal atout, la cuadrilla de Manzanares s’illustra à nouveau au second tercio, Curro Javier et Luis Blásquez devant saluer… Brindis au public puis avec une belle assurance et un calme impressionnant, José Mari traça plusieurs séries templées sur les deux bords qui firent chavirer le cirque… Nouvelle entière a recibir et deux esgourdes de plus dans l’escarcelle…
En définitive, malgré un jeu très irrégulier des Cuvillo, la terna aura offert un grand moment de torería et la sortie a hombros du trio qui a ponctué la séance sera elle aussi mémorable. Double vuelta sur les épaules de trois diestros entourés par des centaines d’aficionados comblés et dans un état second… poursuivie après avoir franchi la grande porte sur les avenues de Barcelone… Et dire que tout ça ne pourra plus avoir lieu ! Honte aux démolisseurs de passion !!!

Paul Hermé www.torofiesta.com

tem40 Le: 25/09/11
Voir dans le lien Articles-Autour des toros

tem40 Le: 24/09/11
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